Chaque année, le festival de la BD me permettait de découvrir de nouveaux auteurs, de nouveaux univers. Et, quand la fin janvier arrivait et que la ville s’animait d’auteurs et de fans du monde entier, je rentrais chez moi avec plein de nouvelles envies de lectures et de nouveaux rêves.
A la fin de mon lycée, j’ai dû quitté Angoulême pour mes études et cela aurait pu sonner le glas de ma passion dévorante pour la BD mais… spoiler : non !
En fait, c’est à ce moment que j’ai passé le second cap dans ma vie de fans de BD : je suis devenue une professionnelle de la BD. D’abord en accueillant les auteurs sur les salons, puis en traduisant des mangas comme j’étudiais le japonais. Et malgré les prédictions de certains grincheux sur mon prochain désamour de la BD sous la forme de « tu vas te lasser en devenant adulte »ou encore de « c’est pour les enfants » assorties des fameux regards dubitatifs voir méprisants à l’annonce de ma passion pour la BD ou pire les shôjo mangas (mangas destinés au Japon à un public féminin), et bien je suis toujours aussi heureuse de pouvoir ouvrir une BD.Avec le temps certaines choses ont changées, mais mon amour pour la BD s’est juste développé. De ma passion pour le manga à la une découverte des comics et des romans graphiques aux découvertes des nouveaux titres en BD franco-belge, mon cœur s’est rempli de bulles car quand on aime on ne compte pas !
Alors, voilà comment Pampulilu est né, j’ai eu envie de partager un peu de tout cela avec vous, mon amour de la BD, mes belles découvertes, mes rencontres de papier qui font que le responsable du rayon bibliothèque Billy de mon magasin Ikea m’adore ahaha!
Une envie mais aussi un constat de manque de visibilité pour la BD au féminin
Voilà pour l’envie, ce qui m’amène à parler du constat.
Mes expériences dans le monde de la BD m’ont permis de rencontrer plein de personnes formidables : des auteurs, des autrices, des éditeurs , des fans , des lecteurs et des lectrices, des traducteurs, des traductrices, des scénaristes , des coloristes ( est-ce que j’oublie encore un métier ??? j’ai peur ) bref ! J’adore la BD et le monde de la BD et toutes les personnes qui s’y intéressent. Mais, très tôt j’ai noté qu’en France la part faite aux écritures féminines était très mince, voir inexistante.
Je pourrai aussi vous raconter les conventions, les festivals où certains fans voir même des auteurs m’ont fait ressentir que j’étais une fille ( vous voyez le genre avec des formes de filles , des seins et tout ça ) par des réflexions parfois complétement déplacées. Mais ce n’est pas cela que je veux raconter aux personnes qui viennent ici.
J’ai décidé d’enfin mettre en ligne Pampulilu ( après plusieurs années oui … années de doutes) car j’ai pensé à la petite fille, à l’ado que j’étais … Je me suis dit que ça serait très sympa de parler de ces autrices, de ces titres féminins et de donner de la visibilité à des héroïnes fortes pour dire à toutes les petites filles que la BD n’est pas un monde réservé aux hommes.
C’est aussi toujours plus compliqué de trouver des titres estampillés « pour filles » dans les librairies et je vous passe les préjugés sur les titres pour les filles ( parfois même véhiculés par des libraires ! ) : « Girly, histoire à l’eau de rose, niais, sans fond, plat, lent etc. »
Tout cela m’a fait me dire qu’il est temps de mettre en lumière tous ces titres que j’adore parce que je suis une femme et que j’adore la BD sous toutes ses formes. La voix féminine en BD n’est pas moins bonne, ou destinée uniquement à des filles niaises mais bien une magnifique prise de parole de femmes talentueuses. Les héroïnes de BD aussi peuvent nous représenter dans notre diversité et permettre à chacun et chacune de nous de grandir, de nous retrouver et de construire des représentations de la femme modernes, diverses et inspirantes.
Allez je suis trop bavarde, c’est parti ✌🏻que l’aventure commence !
Plein de belles lectures à toutes 🌸🌸🌸
Kawaiijchan
ps : si vous avez lu jusque ici je vous aime déjà❤️
