Les fleurs du passé propose une histoire touchante en quatre tomes parus aux éditions Komikku. Mêlant une belle analyse autour de la thématique du deuil d’un être aimé et un récit fantastique, ce manga saura vous émouvoir avec son traitement plein de poésie et tout en retenu d’un sujet complexe.
En résumé : un triangle amoureux hors du commun
Si Ryōsuke Hazuki, un jeune homme de 22 ans, a commencé à travailler dans la boutique du fleuriste de son quartier ce n’est pas parce qu’il était passionné par les fleurs. En effet, c’est en rentrant chez lui un jour qu’il tombe par hasard sur cette boutique et qu’il aperçoit pour la première fois sa gérante Rokka dont il tombe éperdument amoureux . C’est ce coup de foudre pour la belle gérante tout autant que sa incapacité à lui parler qui, de fil en aiguille, l’ont conduit à accepter une offre d’emploi pour travailler dans le magasin espérant ainsi se rapprocher d’elle.
Cependant, Rokka ne semble pas percevoir l’intérêt du jeune homme et malgré leur quotidien partagé, la situation entre Rokka et Ryōsuke n’a pas évoluée au delà de la relation de collègues de travail.
En effet, la jeune femme de 30 ans reste profondément solitaire et s’accorde peu de temps libre hors de la boutique suite au décès de son mari Atsushi Shimao il y a trois ans .
L’histoire débute Alors que Ryōsuke se décide enfin à faire le premier pas vers Rokka. Un soir, alors qu’il monte dans son appartement pour organiser une fête pour une collègue (espérant ainsi se lancer dans ce cadre plus intime) il se retrouve nez à nez avec le fantôme de Atsushi, le mari de Rokka.
En effet, l’âme de Shimao Atsushi est restée attachée à la boutique qu’il a créé et à Rokka qu’il n’arrive pas à quitter.
Alors que Ryōsuke est le seul à voir Atsushi, il commence à comprendre que Rokka est tiraillée entre ses nouveaux sentiments pour le jeune homme et son amour pour son défunt mari. Atsushi et Ryōsuke vont donc rapidement rivaux partageant pourtant tous les deux le même but : rendre Rokka heureuse.
Une thématique complexe traitée avec sobriété et finesse
Comment survivre à la perte d’un être aimé ? Comment recommencer à vivre après un drame ? Ce manga propose une lecture plein de poésie sur notre attachement à l’être aimé et la perte. La volonté de maintenir la présence de l’autre à travers les objets qui lui appartenaient, les souvenirs des gestes ou des promesses faites constituent un portrait réaliste du travail de deuil et de souvenir de l’être perdu.
L’aspect fantastique du récit ne s’arrête pas à la présence du fantôme de Shimao Atsushi. Au fil des pages, nous serons amenées à découvrir aussi la psychologie des personnages à travers les récits qu’écrivait Atsushi. En effet, alors qu’il se savait condamner, Atsushi dessinait des histoires lui permettant d’imaginer une fin heureuse à sa vie sans avenir, ces derniers amènent une fantaisie mélancolique dans le manga pour exprimer toute la part de regrets qui peut apparaître aussi au moment du deuil.
La perte est traitée avec pudeur et sensibilité dans ce manga. Les principaux stades du deuil sont esquissés subtilement à travers les différents comportements des personnages principaux ( le déni et la colère de Atsushi, l’acceptation et le désir de vie avec Rocca et Ryōsuke ).
Comme le souligne Rokka dans un des récits imaginaires écrits par son mari qui peuplent le récit, cette histoire est complexe car on a du mal à distinguer qui a raison et qui a tord, et au bout du compte on en sait pas qui est le héros et qui doit laisser la place dans cette histoire d’amour au delà de la mort. Finalement , la complexité de la situation exprimée par les ellipses et les silences dans le récit laisse à chacune de nous l’occasion de proposer une réponse.
Il est dangereux d’enterrer aveuglément les sentiments inconsolables et la tristesse car certaines graines que l’on enterre poussent quand on les a oubliées.
Les fleurs du passé, tome 2, Komikku.
Avec le manga Les fleurs du Passé, l’autrice Haruka Kawachi, surnommée « l’enfant terrible du manga » pour le ton très engagé de ses premières parutions, nous livre une histoire courte en 4 volumes sur des thématiques matures parfaitement amenées. Un joli bonus si vous appréciez l’univers de ce manga : ce dernier ayant rencontré un certain succès au Japon, il a bénéficié d’une adaptation en anime en 2012.
En résumé
Une belle lecture émouvante qui parle de deuil et de résilience avec une part de silence et de pudeur traduite visuellement avec douceur par le trait de l’autrice Haruka Kawachi. Ce récit peut rappeler le manga très connu de Rumiko Takahashi Maison Ikkoku (très connu sous le nom de Juliette je t’aime en français) par sa thématique mais ici le traitement plus axé sur la psychologie des personnages nous donne une lecture à la fois douce et mélancolique qui vous donnera par moment peut-être les larmes aux yeux.
La fiche pratique
| Editeur | https://www.editionskinaye.fr/produit/lumberjanes-t1/ |
| Nombre de volumes | Volume unique |
| Prix unitaire recommandé | 18 € |
| Publics suggérés | Jeunes, Adultes |
Serie courte en 4 volumes
Traitement psychologique des personnages doux et subtil
Série en arrêt de commercialisation chez l'éditeur et donc très chère sur internet