Imaginez que vous renaissiez dans un monde sans livres, comment réagiriez-vous ? Pour Urano Motosu, une jeune étudiante japonaise amoureuse des livres, ce scénario improbable est devenu la réalité.
Alors qu’elle trouve la mort dans un accident (écrasée par sa bibliothèque ça ne s’invente pas pour une bibliovore ^^) Urano se réincarne dans un autre monde dans le corps de Maïn, une fillette haut comme trois pommes à la santé fragile.
À son grand désespoir, Maïn/Urano va découvrir que ce monde moyenâgeux est caractérisé par l’illettrisme et une absence quasi-totale de livres car il semble que l’imprimerie n’est pas encore été inventée. Les livres y sont des biens très chers réservés à une élite. Or, notre héroïne s’est réincarnée dans le corps de fillette dont le père est un pauvre soldat. Alors que faire s’il n’y a pas de livres ? Il suffit de les faire soi-même ! Maïn décide donc de créer des livres et de devenir bibliothécaire pour pouvoir vivre à nouveau entourée de livres.
Si les livres n’existaient pas, il faudrait les inventer
Découvrant son nouvel environnement, notre petite Maïn va faire face à de nombreuses frustrations et incompréhensions dans ses premiers échanges avec sa famille. Sa soeur Tuuli et sa maman ne comprennent pas le vocabulaire étrange qu’elle emploie : Lettres, livres, reliure… Autant de mots qui n’existent pas dans leur monde et qu’il va falloir apprendre et créer.
Ayant garder les souvenirs de toutes ses lectures et des savoirs de sa vie passée, la volontaire Maïn décide donc d’améliorer sa vie et celles de personnes qui l’entourent afin de trouver les moyens de créer des livres.
La petite faiseuse de livres / Miya Kazuki & Suzuka © Editions Ototo
Une héroïne inventive
Le manga est rythmé par les découvertes de Maïn et par son incroyable détermination pour réussir à retrouver une belle bibliothèque. À la fois touchante, ingénieuse et obstinée Maïn est une héroïne que l’on prend plaisir à suivre dans sa quête de livres et dans sa découverte de ce nouveau monde. Car, les recherches de notre héroïne ne se limiteront pas seulement à réussir à créer des livres et elle améliorera aussi son quotidien et ceux de ses proches avec des inventions aussi incroyables que le shampoing ! (Que c’est agréable d’avoir les cheveux qui brillent).
Les personnages secondaires comme les parents de Maïn, sa sœur ou encore son ami d’enfance Lutz semblent un peu en retrait dans les premiers volumes et on pourrait avoir l’impression que l’univers manque un peu de profondeur.
Mais, bien au contraire, comme Maïn, laissez vous porter par les tentatives de fabrications de livres et les explorations et vous découvrirez vite, au fil des volumes, que l’univers dans lequel elle a été transporté est bien plus complexe que ce nous laisse supposer les premières pages du manga.
Une fantasy isekai qui sort des clichés
Adapté d’une série de light novels (format court de romans au Japon) de la japonaise Miya Kazuki, le manga La petite faiseuse de livres – Ascendance of a Bookworm , est un manga que l’on peut situer dans un genre très populaire au Japon actuellement que l’on appelle les mangas Isekai.
Ce genre très populaire notamment grâce a l’anime Sword Online (pour ne citer que le plus connu) présente des voyages dans un autre monde. Il trouve ici un souffle nouveau avec les d’aventures très bien menées de la petite Maïn, une jeune femme de notre monde, amoureuse des livres, qui se réincarne dans le corps d’une fillette dans un monde où le livre est très rare et très cher.
Contrairement à d’autres mangas de ce genre, ce manga ne traite pas de quête de pouvoir avec des affrontements ou de romance mais plutôt de la quête du savoir. En cela, l’univers dans lequel débarque Maïn semble plutôt très bienveillant bien que la maladie et la pauvreté soient présents. Mais, au final le savoir et la magie ne sont-ils pas le réel pouvoir dans le monde dans lequel notre héroïne est transporté ? Suspens 🙂
En résumé : Une biblio-fantaisie pour les amoureux des livres, par des amoureux des livres !
Couronné de succès au Japon (ce qui a permis au manga d’avoir son adaptation en dessin animé disponible sur Crunchyroll), l’univers de La petite faiseuse de livres est une histoire divertissante qui convient vraiment à tous les publics même les plus jeunes.
Mettant en avance la persévérance, la bienveillance, la quête de savoir et l’ingéniosité, les aventures de Maïn permettent aux jeunes lectrices de s’identifier à une héroïne positive et volontaire et aux amoureuses et amoureux des livres de passer un excellent moment.
L’autrice japonaise Miya Kazuki nous offre dans ce manga (et dans les light novels de ce titre) un hymne à l’amour du livre qui répond à la passion de cette dernière pour les livres. Pour la petite histoire, Miya Kazuki a d’ailleurs créé un groupe de recherche sur les bibliothèques au Japon et a écrit pour le magazine Minna no Toshokan (みんなの図書館 qu’on pourrait traduire « Bibliothèques pour tous ») où elle a publié ses essais sur les problématiques liées aux bibliothèques.
Accompagnée par le trait doux et fluide de la mangaka Suzuka, l’histoire fantastique de cette amoureuse des livres en quête de papier et d’écriture est une belle découverte avec des personnages touchants et des intrigues courtes qui rythment les volumes du manga dont l’intrigue principale reste la quête du savoir. Les contenus bien documentés autour de la création d’un livre mettent aussi en valeur la connaissance acquise par la lecture. Bref! une jolie lecture pour toutes les personnes amoureuses des livres.
La fiche pratique
| Editeur | Ototo |
| Nombre de volumes | Arc 1 publié en 7 tomes Arc 2 en cours de publication |
| Prix unitaire recommandé | 7,35 € |
| Publics suggérés | Jeunesse |
Une lecture qui convient à tous les amoureux des livres dès 8-10 ans
Une série qui trouve le moyen de se renouveler d'un volume à l'autre
Des dessins adorables (mais pas trop) qui conviennent parfaitement au propos
Une série compliquée à trouver chez tous les libraires, pensez à commander vos volumes dans votre librairie